Finale fédérale Force athlétique FSGT 2009

C’est au gymnase du Lycée L’Oustal de Villeneuve-sur-Lot qu’a eu lieu cette compétition qui marque la fin de la saison sportive du réseau FSGT omniforce et qui permet aux athlètes issus des clubs affiliés des quatre coins de la France de se réunir, de se rencontrer, et bien sûr, pour certains, de se confronter.

Pour ma part, il s’agissait de ma seconde participation à cette finale annuelle.

Il y a un an, je découvrais l’organisation, l’ambiance, les clubs de province, et en particulier ceux du sud de la France. Cette année, des visages, des noms me sont familiers. Certains sont peut-être tombés par hasard sur mon blog. Je me demande d’ailleurs ce qu’ils en pensent. Je n’en sais rien et je ne leur poserai pas la question aujourd’hui. J’écris sur ce sport que l’on appelle Force athlétique ou Powerlifting, c’est bien; mais, côté pratique, comme on dit, ce sont souvent ceux qui en parlent le plus qui en font le moins. Alors, je dois encore faire mes preuves…

Alors, mes preuves, justement, je comptais bien les faire ce 13 juin en franchissant enfin le total symbolique de 500 kilos.

En avril, j’avais atteint 150 kilos au squat, avec de la marge, après des mois d’une très lente guérison d’une tendinite au genou; 127,5 kilos au couché et 200 au terre. Pour cette finale, réussir 165 kilos au squat, 130 kilos au couché et 205 kilos au terre n’étaient pas des objectifs utopiques pour totaliser la demi-tonne. Mais c’était sans compter un certain manque d’expérience et une malchance aussi tenace qu’un chewing-gum collé à la semelle de ma chaussure…

Ma première erreur, je l’ai commise il y a quelques semaines, en reprenant l’haltérophilie sans préparation, sans travailler la souplesse de mes épaules et préparer l’ensemble de la coiffe des rotateurs pour un mouvement comme l’arraché. Ce défi personnel m’a valu une petite tendinite à l’épaule et une baisse de mes perfs au développé couché qui allait s’ajouter à la déperdition de force liée à ma perte de poids.

La pesée, justement : 73,3 kilos. OooOuuAAaaaiiiiisss !!! SssuUUPPeeERrr !!! Ben, en fait, euh… non. Pas de quoi pavoiser. J’ai passé la grande partie de la saison autour de 77 kilos. Le 4 mai, pour la finale d’haltérophilie, la balance affichait 77,7 kilos. Je ne vais donc pas y aller par quatre chemins : me présenter à 73,3 kilos (pas de quoi pavoiser, mais j’aime bien l’écrire) a été ma seconde erreur.
L’an dernier, à cette même compétition, je pesais 72 kilos après une perte de 2 kilos. Je m’étais dit que cette année, 73,5 kilos était un poids suffisant pour me départager de mon principal adversaire en cas d’égalité sans m’imaginer qu’une perte de 4,4 kilos en l’espace de cinq semaines allait avoir de réelles répercussions sur mes performances… et puis mon adversaire a préféré tirer chez les moins de 83 kilos. Génial ! J’ai eu tout faux. Enfin, je peux toujours me dire que je suis prêt pour la plage cet été…

Ah oui ! je rajouterai une troisième erreur, TRÈS TRÈS importante : j’ai oublié mon rasoir en préparant mon sac et je n’ai pas réussi à m’en procurer un, jetable. Ça en a fait rire plus d’un autour de moi, mais je déteste faire une compétition sans m’être rasé : j’ai l’impression de tirer en sortant de mon lit et on se rase toujours pour un grand rendez-vous. Non ?

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  • Squat:
  • Comme à l’accoutumée, le squat ouvre les hostilités. La chaleur est étouffante. Il fait plus de 30°C à l’ombre, sans courant d’air. La tension monte d’un cran avec le début de l’échauffement. À l’instar des charges, la température va continuer de grimper cet après-midi, au sens propre comme au sens figuré.

    L’épreuve est à peine commencée que se produit L’ACCIDENT BÊTE, que dis-je, LE TRUC CON… Il y a un mois déjà, lors de la finale d’haltéro, je faisais la désagréable et surtout pitoyable expérience de faire rencontrer ma mâchoire avec la barre que je jetais au-dessus de la tête à l’épaulé-jeté. Je considérais ce genre de maladresse assez exceptionnel, mais la guigne semble décidément me poursuivre.
    Donc, LE TRUC CON : autour du plateau, c’est le branle-bas de combat; les athlètes sont prêts à passer leur première barre, quant au micro, j’entends mon nom. « Hein ? Comment ? déjà ?!! » Je me pare de mes bandes de poignets, mes genouillères, j’enfile en vitesse ma ceinture et j’appuie sur le levier en acier qui assure le serr..TCHAC !… WAOUCH ! P%@&i^ ! MAIS QUEL C*& !!!. Mes pensées ne se dirigent pas exactement vers mon doigts que je viens d’écraser dans le mécanisme en acier de mon équipement, mais plutôt vers le soulevé de terre qui risque d’être remis en question. Je soulève le levier et je constate les dégâts : 3 millimètres d’ongle de mon index est arraché, laissant apparaitre une bande de deux millimètres de chair sanguinolente. M}#$% !!! Je l’ai testée maintes et maintes fois cette ceinture, à l’entraînement, pour la régler et j’ai toujours pris mes précautions pour que ce genre d’accident ne se produise. J’ai l’impression de m’être coincé le doigt dans une porte. Comme si l’oubli de mon rasoir ne suffisait pas ! Je me fais soigner et j’attaque ma première barre.

    1ère barre : J’essaie d’oublier l’incident. Je me place sous la barre chargée à 145 kilos, je cale celle-ci sur les trapèzes, à la base des épaules. Il va falloir d’ailleurs que je travaille à la descendre davantage sur le dos. Je la décolle des supports, fais quelques pas en arrière en veillant à regarder où je mets les pieds et stabiliser mes appuis. Je relève la tête et… Squat ! C’est le signal. Je fais mentalement l’essai, puis je prends une profonde inspiration et je descends. Je remonte sans accro. L’essai est validé.

    2ème barre : comme j’ai assuré une barre, je demande 155 kilos. Cette barre doit pouvoir passer sans trop de soucis.

    Je procède aux mêmes gestes que pour mon premier essai, puis je m’accroupis et me relève sans réfléchir, ou, du moins, avec l’index blessé à la place du cerveau. Une fois debout et immobile, le chef de plateau me donne le signal pour reposer la barre. Je me retourne vers le panneau qui annonce si la barre est validée : deux lampes rouges ! Je ne suis pas assez descendu. Les fesses doivent se trouver légèrement en-dessous de la parallèle au sol. Et m}#$% !

    3ème barre : Je ne vais pas garder la même charge. J’ai encore de la marge, mais peut-être pas suffisamment pour ajouter 10 kilos. Je préfère ne pas prendre de risques. Je demande 160.

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    Cette fois, je descends bien mais tellement vite qu’une fois en bas, la charge m’écrase. Je finis quand même par me ressaisir et ma barre est bonne. Ouf !

  • Développé couché :
  • Le couché est l’épreuve que je redoute pour cette finale. Je sais que je ne vais pas améliorer mon record personnel.

    1ère barre
    : 115 kilos. Une barre facile, que je monte les doigts dans le nez si j’ose dire. Bon, c’est pas évident avec un pansement à l’index… Une lumière rouge pour avoir trop enfoncé la barre sur ma cage thoracique. Ah ? ça m’étonne un peu, mais c’est noté…

    2ème barre : 122,5 kilos. J’amorce la descente en faisant attention de poser correctement la barre. Je marque la claque, puis je repousse la barre jusqu’à la tenir bras tendus, je marque une pause en haut, prêt à la poser au signal du chef de plateau. j’entends « RACK ». YES ! Je me lève, regarde le panneau : deux lampes rouges ! QUOI ???!!! On m’explique que j’ai bougé mon pied. Et m}#$% !

    3ème barre : Comme pour le squat, je n’ai pas l’intention de reprendre la même barre. J’ai l’impression d’avoir repris un peu de force depuis ma dernière séance de bench, ou c’est peut-être mon épaule qui va mieux, ou encore la montée d’adrénaline qui me fait pousser davantage. Je demande 125 kilos. Je peux la faire… enfin, je pense la faire. Je m’applique à mieux fixer mes appuis.
    Je descends la barre jusqu’en dessous de la poitrine, en veillant à la poser correctement…

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    mon doigt est resté à la place de mon cerveau qui, lui, s’est déplacé vers mes pieds. Au signal de la claque, je pousse de toutes mes forces, j’arrive au point critique. La course de la barre ralentit…ralentit… J’essaie de me ressaisir. Ah non, pas ça, monte ! Monte !!! B@%d& !!! Trop tard. Mon cerveau n’a pas eu le temps de revenir à sa place et la barre a le dernier mot.

    Je reste à 115 kilos sur ce mouvement.

    Dépité, je vais voir où je me trouve dans ma catégorie de poids. J’ai 25 kilos d’avance sur le second. Je sais que je finirai premier, à condition de ne pas me planter sur le dernier mouvement. J’enfile mes longues chaussettes et mes chaussures plates.

  • Soulevé de terre :
    J’entame mon échauffement pour le soulevé de terre. À 140 kilos, mon doigt commence à s’endolorir de nouveau. Je pensais commencer à 185 kilos pour finir à 205. Avec ma blessure et ma perte de poids, mon plan semble compromis. Et si je ne passais pas ma première barre ? Je me décide de faire 175-185 et si tout va bien : 200.

    1ère barre : 175 kilos. Mon pansement risque de me faire lâcher la barre. Je le retire et je réussis mon tirage. 3 lampes vertes, mais une autre douleur plus sournoise se réveille, sur la paume de ma main gauche. Il ne manquait vraiment plus que ça !

    2ème barre :

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    3 lampes vertes pour 185 kilos, mais ma peau s’est déchirée à la base de l’auriculaire de ma main gauche. La magnésie aide à contenir le saignement.

    3ème barre : À ce stade de la compétition, mon objectif des 500 kilos ne tient plus. Il me manque 5 kilos au squat et j’ai un retard de 15 kilos au couché. Je suis blessé aux deux mains et il me manque un adversaire, « l’ami qui me fait progresser » pour reprendre le slogan de la FSGT. Pour faire 200 kilos, la tête n’y est pas.

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    Dans ces conditions échouer 200 kilos me ferai rester à 185 kilos et totaliser 460 kilos. Je finis donc à 195.

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    Pour moi, l’épreuve, qui a duré un peu plus de deux heures trente, est terminée.

    Depuis que j’ai repris l’entraînement et commencé la compétition, il y a un an et demi, c’est la première fois que je me classe premier. En montant sur le podium, PVI, ma Petite Voix Intérieure me dit un truc du genre : « Tu les feras la prochaine fois, les 500 kilos. En attendant, souris : l’an dernier, t’étais quatrième… Et puis, en plus de ta médaille et de ton T-shirt, tu repars avec ton oubli de rasoir,ta perte de poids et ton doigt écrasé comme souvenirs. C’est ça aussi le plaisir de la compétition… »

    Mes barres pour cette finale :

    1. SQUAT : 160 kilos (PR)
    2. DÉVELOPPÉ COUCHÉ (bench press) : 115 kilos
    3. SOULEVÉ DE TERRE (deadlift) : 195 kilos

    Total : 470 kilos

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